L’heure juste sur le cannabis : Points saillants de notre session en direct avec ÉCPÉSP

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Introduction

Le 19 janvier 2021, nous avons présenté #Cannabis101Chat, une discussion interactive en direct sur Facebook Live traitant de la réduction des méfaits dans l'éducation sur le cannabis. Les conférencières invitées de l’organisme Étudiant.es canadien.nes pour les politiques éclairées sur les substances psychoactives (ÉCPÉSP), Alex(andra) Holtom et Kira London-Nadeau, ont répondu à vos questions sur la réduction des méfaits en milieu scolaire. Dans cette chronique, nous récapitulerons les points saillants que vous devez savoir pour mieux soutenir vos élèves.

*Les extraits suivants ont été modifiés pour cause de concision et de clarté.

Qu'est-ce que la réduction des méfaits?

Alex : C’est une approche de soutien sans jugement, holistique et humaniste. C’est un groupe de pratiques cherchant à réduire les conséquences négatives associées à la consommation de substances.

Kira : C’est à la fois des méthodes et une philosophie. C’est le fait de changer d’une optique punitive et criminelle vers une optique de soutien. Par le passé, on a souvent prôné l’abstinence comme le but idéal par rapport à la consommation et on a essayé de faire diverger les gens d’une consommation. La réduction des méfaits peut comprendre l’abstinence comme une option, mais cherche plutôt à donner la chance aux gens de faire leurs propres choix éclairés.

Pourquoi parle-t-on de la réduction des méfaits alors que la consommation de cannabis est interdite pour les jeunes d’âge scolaire?

Alex : J’avais 15 ans quand j’ai commencé à consommer du cannabis et j’étais bien au courant que c’était illégal. Mais ça m’aidait beaucoup avec mon anxiété et il y a aussi un côté de plaisir. Les jeunes vont consommer, même s’ils n’ont pas l’information ou les ressources dont ils ont besoin. C’est logique qu’on leur donne l’information pour qu’ils puissent prendre des décisions éclairées, et c’est important qu’ils aient l’information avant qu’ils atteignent l’âge de légalité.

Kira : Les jeunes ont déjà créé leurs propres structures de connaissances par rapport au cannabis au secondaire et pendant leurs premiers essais de cannabis, qui sont souvent autour de l’âge de 15 ans. Lorsqu’on ignore cette réalité-là, on laisse une vide. Cette vide va être remplie par les expériences personnelles des jeunes et de leurs pairs, et les jeunes vont bâtir des connaissances basées sur les anecdotes de leur entourage. Les discussions autour de la réduction des méfaits doivent se faire à des moments formateurs. La légalité joue peu dans ces discussions-là; il faut qu’on se prête à la réalité développementale des jeunes plutôt que la réalité légale.

À quoi ressemble la réduction des méfaits à l’école?

Alex : Pour moi, c’est la priorisation de pratiques positives de soutien au lieu de pratiques punitives. À la base, c’est important de créer et de maintenir une relation de confiance avec les jeunes et de se montrer disponible pour des conversations au sujet de la consommation. Si on approche un jeune en disant que son consommation de substances est problématique, on a déjà fermé la porte à des discussions. C’est mieux d’utiliser une approche plus holistique et moins centrée sur la consommation spécifiquement.

Kira : C’est important de contextualiser la consommation afin de comprendre, par exemple, le rôle que joue le cannabis dans la vie d’une jeune personne, ou à quel point la consommation entre en interaction avec la santé mentale ou l’influence par les pairs. Il faut aussi comprendre que ce rôle peut changer d’une consommation à une autre ou d’un moment de sa vie à un autre.

Que puis-je faire si je suis préoccupé que la consommation de cannabis de mes élèves ait des effets problématiques ou néfastes?

Alex : Il y a un grand continuum de consommation du cannabis. Pour certaines personnes, la consommation peut être problématique, mais c’est toujours à l’individu de nommer que leur consommation est problématique. L’important c’est d’établir et de maintenir une relation où la personne se sent à l’aise de demander de l’aide. Ça peut prendre du temps avant que la personne est à l’aise de parler de la consommation. Dans vos interactions, mettez moins l’accent sur la consommation de substances et mettez plus l’accent sur le contexte de vie du jeune.

Kira : On a ce réflexe de vouloir adresser le problème tout de suite, mais le lien qu’on a avec la personne est important de cultiver avant qu’on puisse avoir ce genre de conversation. Ajoutons le fait que la personne ne voit peut-être pas sa consommation comme étant problématique; peut-être que, en fait, la consommation c’est la chose qui l’aide le plus en ce moment. Le langage est lourd lorsqu’on parle de consommation problématique. Il faut vraiment qu’on se rappelle qu’on utilise ce langage-là pour parler de situations qui posent un problème à la personne et non qui semble problématique d’un point de vue extérieur. Notre propre préoccupation ne peut pas prendre le dessus sur la patience qui est nécessaire pour aborder ce genre de conversation.

Pour en apprendre davantage

Visionner l’enregistrement de l’événement #Cannabis101Chat.

Pour de plus amples renseignements, consultez les ressources suivantes :

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