Résumé du webinaire « #DTL16Days Gender-Based Violence Prevention Education in School Communities » (Éducation sur la prévention de la violence fondée sur le genre dans les communautés scolaires - #TLL16Jours)

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Notre monde ne cesse de changer et les élèves d’aujourd’hui et de demain ne sont pas les élèves du passé. Les éducatrices et éducateurs s’efforcent de fournir aux élèves un grand éventail d’occasions d’apprendre, de mettre en pratique et de démontrer leurs connaissances et leurs habiletés liées au programme-cadre et aux changements qui ne cessent de se produire autour d’eux. En continuant de prendre le temps de comprendre les élèves de tout âge et stade de développement, nous écoutons mieux et sommes de meilleurs membres actifs dans nos communautés scolaires.   

 

En fait, certains élèves apportent à l’école de grandes émotions, des difficultés et des traumatismes actuels et antérieurs qui ne sont pas toujours visibles en classe. Chaque jour, les manchettes font état de la violence aux quatre coins de la planète. Ces récits sont issus de divers endroits et de diverses cultures, et les auteurs de ces actes de violence sont différents les uns des autres. Voici quelques statistiques que vous ne connaissez peut-être pas… 

  • Une fille ou femme sur trois1, un garçon ou homme sur six2, et une personne transgenre sur cinq3 seront victimes d’une forme de violence fondée sur le genre au cours de leur vie. De plus, les Canadiens transgenres sont plus susceptibles d'être victimes de violence depuis l'âge de 15 ans que leurs homologues cisgenres, et également plus susceptibles de subir des comportements inappropriés en public et en ligne4.
  • Les filles et les femmes de moins de 25 ans connaissent les taux les plus élevés d’agressions à caractère sexuel et de harcèlement criminel1
  • Les filles et les femmes handicapées sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes de violence fondée sur le genre1
  • Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles d’être victimes d’une forme quelconque de violence1
  • Moins de 10 % des agressions sexuelles sont signalées à la police1
  • De 80 à 95 % des agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la victime1

Comment pouvons-nous travailler ensemble pour créer des espaces sécuritaires et positifs dans nos communautés scolaires où les élèves peuvent apprendre sur la violence fondée sur le genre? Comment pouvons-nous enseigner aux élèves des stratégies pour intervenir de manière efficace et sécuritaire en tant que témoins et leur donner les moyens de faire une différence dans leur école et leur communauté? 

La campagne mondiale annuelle 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre s’étend du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée des droits de l’homme. Ophea tient à remercier ses partenaires Traçons-les-limites/Draw-the-Line : Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, Egale, l’Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, et White Ribbon pour leur collaboration à la série de séances de perfectionnement professionnel à l’intention du personnel enseignant (#DTL16Days Draw the Line Educator Learning Series) visant à l’aider à mieux connaître et comprendre certains sujets importants, notamment la violence à caractère sexuel, le harcèlement, le consentement et les relations saines, et à le faire participer à des discussions sur la prévention de la discrimination et de la violence fondée sur le genre.  

Dans le cadre de cette série de séances de perfectionnement professionnel, c’est avec plaisir que nous partageons cette plateforme d’Ophea avec Vishaal Beharry, un des panélistes de notre séance portant sur l’éducation pour la prévention de la violence fondée sur le genre dans les communautés scolaires. Vishaal, coordinateur de la stratégie de mobilisation des jeunes quant à la vaccination à la ville de Toronto, est un défenseur dévoué de la jeunesse et fait appel à ses expériences liées à des questions comme la race, le genre et la santé mentale pour accompagner les jeunes dans l’examen de leur identité. Dans son travail, Vishaal accorde la priorité à l’apport des jeunes et utilise son rôle pour leur fournir le soutien et les services qu’ils réclament le plus. En dehors de son travail, Vishaal fait du bénévolat dans le but d’améliorer la littératie en santé dans la communauté et d’encourager les jeunes à examiner de manière créative leur identité et à entretenir des relations saines. Vishaal participe également aux efforts en matière d’inclusion d’Ophea, notamment par sa contribution à la chronique L’équité pour un sentiment d’appartenance et la série de vidéos Re-imagining Quality Health and Physical Education.

Sujet : Les relations saines en éducation physique et santé  

Ophea : En tant que défenseur de la jeunesse, pouvez-vous nous expliquer pourquoi il est si important pour les élèves d’apprendre à établir des relations saines?     

Vishaal Beharry : Chaque jour, avant d’entrer en classe, les élèves sont confrontés à des informations et à des expériences qui façonnent leur relation avec eux-mêmes et avec les personnes qui les entourent. Par leurs propres relations, celles de leurs pairs et celles qui sont représentées dans les médias et les contenus qu’ils visionnent, ils doivent déterminer ce qui est sain et ce qui a une incidence sur leurs relations. Lorsque nous demandons aux élèves d’examiner de manière critique des moyens d’établir des relations saines, nous les encourageons à assumer la responsabilité de leur façon d’établir des relations et d’interpréter leurs expériences et celles qu’ils observent.

Lorsque je pense à une expérience importante en tant que jeune personne qui apprenait sur le respect et le consentement, je pense aux façons qui m’ont permis d’apprendre à confronter le conflit et à communiquer avec les autres. Alors que nous vieillissons, je suis convaincu que plusieurs d’entre nous peuvent cerner nos réponses négatives ou réactives à un conflit et se rappellent des relations et des évènements qui ont engendré notre réaction.  

 

Cependant, les conflits peuvent être une des façons les plus efficaces de comprendre les limites, le consentement et le respect de soi dans les relations saines qui accordent la priorité au soutien mutuel et à la communication. Je souligne cet aspect de l’établissement de relations, car je crois que les éducatrices et éducateurs peuvent encourager les élèves de tous les âges à faire face aux conflits qui surviennent au quotidien avec une compréhension de leurs valeurs et de leurs limites les aidant à respecter autrui, à se respecter eux-mêmes, et à assumer une plus grande responsabilité dans l’établissement de relations. En aidant un élève à faire respecter ses limites, à présenter des excuses avec sincérité, et à adopter une approche réparatrice dans des cas de comportements négatifs, nous l’aidons à pouvoir établir des relations respectueuses, consentantes et authentiques à tous les stades de sa vie. 

Sujet : Des approches intersectionnelles pour l’éducation sur le consentement

Ophea : Lors de la séance sur l’éducation pour la prévention de la violence fondée sur le genre dans les communautés scolaires, vous avez discuté brièvement de vos identités intersectionnelles et de l’importance d’aider les élèves à établir leurs limites personnelles dans leurs relations avec autrui. Pouvez-vous nous parler davantage de votre perspective en tant que défenseur de la jeunesse et des moyens par lesquels les éducatrices et éducateurs peuvent promouvoir l’éducation sur la violence fondée sur le genre en classe et dans les écoles et les communautés? 

Vishaal Beharry : Lors de cette séance, nous avons discuté avec certains des panélistes de la violence fondée sur le genre comme étant un grave problème d’ordre systémique où le pouvoir est exercé de manière à opprimer et à priver de leurs droits les personnes marginalisées. La lutte contre la violence fondée sur le genre peut sembler une tâche herculéenne, car nous espérons démanteler ces grandes structures d’oppression qui sont à l’origine de la violence. Cependant, je crois qu’il est important pour les éducatrices et éducateurs de reconnaître que diverses mesures peuvent être prises pour lutter contre ces formes d’oppression et donner aux élèves les moyens d’être à leur façon des agents de changement.  

Les jeunes vivent dans diverses intersections des catégories sociales qui créent les systèmes de pouvoir, et il est important de les encourager à trouver des façons de faire les choses différemment à partir de leurs positions uniques. Comment pouvons-nous encourager les jeunes hommes à dissocier la violence de leur perception de la masculinité? Comment pouvons-nous fournir aux jeunes des modèles de relations plus sains que ce qu’ils voient dans les médias? Les discussions que nous entretenons en classe tiennent-elles compte des cultures et des valeurs présentes dans la communauté? Cette volonté de rencontrer les élèves là où ils en sont rendus dans leur vie fait en sorte que nous nous attaquons à cette question d’une façon véritablement intersectionnelle. Il faut commencer par l’éducation pour y parvenir, et je recommande de jeter un coup d’œil aux ressources créées par des organisations comme Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, Traçons-les-limites/Draw-the-Line, Egale, l’Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, Ophea et White Ribbon

J’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses autres jeunes personnes qui souhaitent vivement sensibiliser les gens et éliminer la violence structurelle dans divers aspects de notre vie; et je crois que lorsque les éducatrices et éducateurs et les leaders communautaires prennent ces premières mesures pour sensibiliser les jeunes, ces derniers sont déterminés à prendre la relève pour lutter contre l’iniquité là où ils l’observent au quotidien. 

Sujet : Conseils pour les éducatrices et éducateurs  

Ophea : En tant que défenseur de la jeunesse, que croyez-vous que les éducatrices et éducateurs doivent savoir pour travailler avec les élèves dans les communautés scolaires dans notre monde actuel?   

Vishaal Beharry : Je parlais à un ami et collègue des moyens de faire des rapprochements concrets lors des discussions sur des questions de justice sociale. Quoique les jeunes avec qui nous travaillons soient curieux et très intéressés par le sujet, il peut être difficile de différencier ce que nous leur disons des propos des dizaines de personnes dans leur vie et en ligne qui perpétuent leurs idéologies. Il est très important de comprendre que les jeunes sont constamment bombardés par un tourbillon d’idées et d’informations provenant souvent de sources qui ont plus de valeur pour eux ou d’influence que vos propos. Si vous abordez les relations et la prévention de la violence fondée sur le genre comme des sujets que vous leur expliquez, vous allez peut-être constater que vos propos ne sont pas entendus à cause de l’influence de milliers d’autres personnes. Je crois que le personnel enseignant doit avoir comme objectif de fournir aux élèves les outils et les expériences nécessaires pour analyser de manière critique la valeur d’autres opinions et d’autres relations dans leur vie. Cela peut être une leçon d’humilité, mais il est très important lors de votre travail auprès des élèves dans ce monde contemporain de reconnaître les possibilités et les limites de votre rôle et de déterminer comment vous pouvez collaborer avec d’autres personnes dans le réseau de la communauté scolaire pour donner l’exemple de relations saines et établir un cadre afin de faire preuve d’attention et de respect envers autrui. Il n’y a pas de recette à suivre pour l’établissement de relations et les possibilités d’apprentissage pour les élèves peuvent survenir en dehors de la salle de classe; la priorité devrait donc être accordée à faire de l’environnement scolaire un endroit qui récompense l’honnêteté, le respect et les valeurs que nous espérons que les élèves recherchent et démontrent dans tous les aspects de la vie. 


Information, ressources, programmes et services additionnels  

Pour en apprendre davantage, consultez les enregistrements des webinaires de perfectionnement professionnel Traçons-les-limites/Draw-the-Line #TLL16Jours (2022-23) financés par le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires du gouvernement de l’Ontario :  

Ressources de Traçons-les-limites :  

  • Site Web Traçons-les-limites : La campagne interactive Traçons-les-limites vise à faire participer les Ontariennes et Ontariens à une conversation sur la violence à caractère sexuel. La campagne réfute des mythes répandus sur la violence à caractère sexuel et renseigne les témoins et les personnes de l’entourage sur la façon d’intervenir de manière sécuritaire et efficace. Parmi les ressources de la campagne, on compte des affiches, des cartes postales et des guides.  
  • Vidéos : Des vidéos sur l’intervention des témoins et des personnes de l’entourage.  
  • Publications Ontario: Vous pouvez commander sur ce site des ressources Traçons-les-limites gratuitement en format imprimé

Ressources d’Egale Canada :  

Ressource de l’Ontario Coalition of Rape Crisis Centres :  

Ressources d’Ophea : 

Ressources de White Ribbon : 

Merci à Vishaal Beharry et à nos amis de l’Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, d’Egale, de Traçons-les-limites/Draw-the-Line et d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes pour leur collaboration avec Ophea dans la série d’activités de perfectionnement professionnel Traçons-les-limites/Draw-the-Line. 

Poursuivons la discussion! Dites-nous comment vous utilisez les ressources d’éducation sur la prévention de la violence fondée sur le genre pour lancer des discussions en classe et à l’école en identifiant @OpheaCanada dans vos publications sur Twitter, Facebook et Instagram. Pour rester à jour sur les possibilités de perfectionnement professionnel, les ressources et les services d’Ophea, inscrivez-vous au bulletin électronique eConnexion d’Ophea

BIBLIOGRAPHIE :   

1. Tiré du site Web de l’Ontario Coalition of Rape Crisis Centres (OCRCC) : Ontario Coalition of Rape Crisis Centre (2020). Ontario Coalition of Rape Crisis Centres. https://sexualassaultsupport.ca/ 

2. Tiré du site Web de 1in6 : 1in6. (2020). Get Information: The 1 in 6 Statistic. 1in6. https://1in6.org/get-information/the-1-in-6-statistic/  

3. Tiré du site Web de l’Association canadienne pour la santé mentale : Association canadienne pour la santé mentale. (2020). Lesbian, Gay, Bisexual, Trans & Queer identified People and Mental Health. ACSM Ontario.  https://ontario.cmha.ca/documents/lesbian-gay-bisexual-trans-queer-identified-people-and-mental-health/ 

4. Tiré du site web de Statistique Canada:  Statistique Canada (Septembre 2020). Les expériences de victimisation avec violence et de comportements sexuels non désirés vécues par les personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles et d’une autre minorité sexuelle, et les personnes transgenres au Canada, 2018.  https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2020001/article/00009-fra.htm